La racine grecque du mot “phobie” est “phobos”, qui signifie “peur” ou “crainte”. Dans la mythologie grecque, Phobos est le dieu de la peur et de la panique. Il est le fils de Ares, le dieu de la guerre, et de Aphrodite, la déesse de l’amour. Il est souvent représenté comme un jeune homme, accompagnant son père Ares dans les batailles pour semer la panique parmi les ennemis. Il est souvent associé à Deimos, le dieu de la terreur.
Quelle est la différence entre peur et phobie ?
La peur est une réaction normale et adaptative de l’organisme face à une situation ou un objet perçu comme menaçant. Elle est une réaction saine et nécessaire pour protéger contre les dangers réels. La phobie, quant à elle, est une peur excessive et irrationnelle d’un objet, d’une situation ou d’une activité. Elle est souvent incontrôlable et perturbe significativement la vie quotidienne de la personne qui en souffre.
Les phobies spécifiques font partie des troubles anxieux qui se caractérisent par une peur excessive et irrationnelle face à un objet ou une situation spécifique. Contrairement à la peur normale, qui est une réaction adaptative face à un danger réel, la phobie déclenche une réaction anxieuse excessive qui n’est pas proportionnelle aux risques réels. Cette peur persistante, intense et irrationnelle est déclenchée par la présence ou l’anticipation d’une exposition à un objet ou une situation spécifique. La thérapie systémique et stratégique est reconnue comme étant très efficace pour traiter les phobies spécifiques.
Il existe plusieurs types de troubles phobiques, voici quelques exemples :
- Phobie spécifique : il s’agit de peurs excessive et irrationnelle envers un objet, une situation ou un animal spécifique, comme les araignées, les hauteurs, les aéroports, les ascenseurs, les serpents, les souris, les chiens, les chats, les oiseaux, les avions, les trains, les bus, les ponts, les tunnels, les autoroutes, les voitures, les bateaux, les tempêtes, les orages, etc.
- Agoraphobie : il s’agit de peur excessive et irrationnelle des lieux publics ou des espaces ouverts, comme les rues, les centres commerciaux, les magasins, les cinémas, les théâtres, les stades, les parcs, les jardins, les restaurants, etc.
- Phobie sociale : il s’agit de peur excessive et irrationnelle d’être jugé, critiqué, humilié, rejeté, ou embarrassé en public, comme les réunions, les conférences, les réceptions.
- Phobie de l’engagement : il s’agit de peur excessive et irrationnelle de s’engager dans une relation amoureuse ou professionnelle, ou d’accepter une responsabilité, une tâche, un défi, une opportunité, etc.
- Autres troubles phobiques, tels que la phobie des vomissements, peur d’être touché, peur de montrer ses émotions, etc.
Tous ces troubles phobiques peuvent causer des peurs excessive et irrationnelle et des comportements d’évitement dans la vie quotidienne de la personne qui en souffre.
Les causes des troubles phobiques peuvent être liées à des facteurs génétiques, environnementaux et à des traumatismes.
Facteurs génétiques : il a été démontré que les troubles phobiques sont souvent héréditaires. Les personnes ayant des parents ou des proches ayant des troubles phobiques ont un risque accru de développer eux-mêmes des troubles phobiques. Les recherches génétiques montrent que les troubles phobiques sont liés à des variations dans certains gènes impliqués dans la régulation de la réponse émotionnelle et de l’anxiété.
Facteurs environnementaux : les facteurs environnementaux peuvent également jouer un rôle dans l’apparition des troubles phobiques. Par exemple, une expérience traumatique telle qu’un accident, un viol, une agression, un incendie, un tremblement de terre, une inondation, etc. peut causer des troubles phobiques. Les expériences négatives répétées, comme des moqueries, des rejets, des violences, des pressions, des exigences, etc. peuvent également causer des troubles phobiques.
Trauma : les traumatismes, comme un événement violent ou une expérience traumatique, peuvent causer des troubles phobiques. Les personnes qui ont vécu des traumatismes tels qu’un accident, une agression, une catastrophe naturelle ou un acte de violence peuvent développer une phobie liée à l’événement, comme une phobie des voitures après un accident de voiture. Les personnes qui ont vécu des traumatismes dans l’enfance, comme des abus physiques ou émotionnels, peuvent également être plus à risque de développer des troubles phobiques.
La thérapie qui décortique les peurs : comment le psychopratricien aide à démanteler les phobies ?
La thérapie comportementale et cognitive (dont l’école de Palo-Alto) est l’un des traitements les plus couramment utilisés pour traiter les troubles phobiques, y compris la phobie spécifique, l’agoraphobie et la phobie sociale.
La thérapie se fait avec des séances de discussion en cabinet (avec un questionnement adapté au trouble) mais aussi avec des exercices à mettre en place dans la vie quotidienne des personnes.
L’objectif est de remettre en question le postulat de base de la phobie, c’est-à-dire de contester le caractère dangereux de la chose crainte. Le thérapeute va aider la personne à réaliser que les pensées catastrophiques qu’elle a sur la chose crainte ne sont pas fondées sur des faits réels, mais sur des croyances erronées ou des interprétations exagérées.
Maylis Pierrot psychopraticienne souligne : “En thérapie, j’utilise également d’autres techniques telles que l’exposition graduelle, la relaxation, la respiration et la réévaluation cognitive pour aider les patients à surmonter leurs peurs excessives. Ces techniques permettent de réduire les symptômes de l’anxiété, de renforcer la confiance en soi, de renforcer les compétences de coping et de favoriser un changement de perspective sur l’objet ou la situation crainte.”
Phobies : comprendre pour mieux vaincre
Les symptômes liés aux phobies peuvent prendre différentes formes, allant de la peur excessive et irrationnelle à l’angoisse et à l’anxiété. Ces symptômes peuvent également être vécus sur un mode obsessionnel, avec des ruminations douloureuses permanentes qui ne sont pas rassurées par les informations ou les preuves contraires. C’est le cas de la cancérophobie où même les examens médicaux ne parviennent pas à rassurer le patient sur le fait qu’il n’est pas malade. Ces symptômes peuvent également s’intégrer à d’autres troubles psychiatriques tels que la dépression ou l’anxiété généralisée, accentuant ainsi la souffrance psychique de la personne.
Je suis le seul à avoir cette phobie ?
R : Non, des centaines de phobies ont été étudiées à travers le monde et un psychopratricien ne sera jamais “surpris” par la phobie que vous lui décrirez car il l’a forcément rencontrée au cours de son expérience.
Je sais que ma phobie est absurde, est-ce normal ?
R : Oui, c’est le propre même de la phobie. Le phobique n’est pas fou, il a parfaitement conscience du caractère irraisonné et excessif de sa peur. Cependant, il n’y peut rien et la phobie le domine.
Est-ce que cela se traite ?
R : Oui, il existe des thérapies efficaces pour traiter les phobies, comme la thérapie selon l’école de Palo-Alto). Il est important de consulter un professionnel traiter ces symptômes pour améliorer la qualité de vie de la personne concernée.
Vidéo : Phobie – Pedro Sanchau de la chaîne Psykocouac
Comment commencer le traitement ?
Il existe plusieurs méthodes efficaces pour traiter les phobies, comme la thérapie systémique et stratégique qui est reconnue pour être très efficace dans le traitement des phobies spécifiques. Cette méthode se concentre sur la modification des comportements et des pensées qui entretiennent la peur excessive et irrationnelle. Elle utilise des techniques telles que l’exposition graduelle, la relaxation, la respiration pour aider les personnes à surmonter leur peur excessive et irrationnelle.
Les phobies peuvent prendre des formes différentes et s’intégrer à d’autres troubles psychiatriques, il est donc important de consulter un professionnel de la santé mentale pour évaluer et traiter ces symptômes pour améliorer la qualité de vie de la personne concernée. En général, les résultats sont rapides et efficaces, avec une réduction significative des symptômes en quelques mois.